a
panique provoquée en Europe par la maladie de la vache folle serait-elle
sans fondement? Ce nest pour le moment quune hypothèse, mais
les deux chercheurs qui la formulent ne sont pas les premiers venus :
Alan Ebringer enseigne limmunologie au prestigieux Kings College
Hospital de Londres, où travaille aussi son collègue John Pirt, spécialiste
connu pour létude dune bactérie nommée acinetobacter.
Cest
elle quils soupçonnent dêtre la véritable cause de la maladie
humaine de Creutzfeldt-Jakob, dont le regain constaté depuis trois ans au
Royaume-Uni est à lorigine de toute laffaire. Jusquici,
le coupable présumé était un autre micro-organisme, le prion, créature découverte
par laméricain Prusiner, qui lui doit un Prix Nobel. Or si le prion
peut être transmis quand on mange de la viande, ce nest pas le cas
pour lacinétobacter, qui réside uniquement dans leau croupie.
Voilà
qui expliquerait, avancent les défenseurs de la nouvelle théorie, pourquoi
parmi les victimes britanniques figure un jeune homme strictement végétarien.
La piste de la bactérie innocenterait donc les malheureuses vaches britanniques,
et surtout les fabricants des farines qui les avaient nourries, ainsi que
les autorités sanitaires accusées de négligence.Coïncidence troublante,
le gouvernement britannique vient justement de débloquer un crédit de recherche
de 250 000 livres pour que les deux biologistes puisent travailler sur la
nouvelle hypothèse.
Dans
la communauté scientifique , on nest quà moitié étonné
par ce nouveau rebondissement. Dabord parce quil est habituel
et même indispensable que des théories saffrontent, mais surtout parce
quon sait bien que si la recherche est indépendante dans son esprit,
elle est toujours liée aussi à léconomie et à la politique.
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