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L'ACTUALITE VUE DU NET LE JEUDI DANS SOIR 3 |
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13 mai 1999 Balkans, réseaux clandestins par JEAN-JACQUES PEYRAUD |
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On
peut être Serbe et combattre la politique de Milosevic, dénoncer l'épuration
ethnique au Kosovo, et au demeurant ne pas approuver les frappes de l'Otan.
Quand on habite Belgrade, cette position peut se comprendre. Elle est même
assez répandue, si on en juge par les messages transmis grâce à l'Internet
à la presse occidentale. Beaucoup proviennent d'universitaires, qui plus
que d'autres peuvent disposer d'ordinateurs. Ainsi les animateurs de B92, la radio de Belgrade reconquise il y a trois semaines par le gouvernement, continuent de diffuser leurs messages grâce à leur web replié en Hollande. Ainsi ces étudiants serbes réfugiés au Monténégro, qui refusent à la fois Milosevic et les bombes. Ainsi ce réseau de journalistes indépendants installés dans tous les pays des Balkans, qui diffusent leurs nouvelles traduites en plusieurs langues à partir de la Suisse, et qui par ce moyen maintiennent en vie des journaux d'opposition interdits en Serbie. L'Internet est un élément capital dans ce dispositif composé de réseaux clandestins. Mais comme en même temps, il les met en danger d'être repérés, ils se protégent en utilisant les services d'un prestataire américain qui leur offre gratuitement le moyen de rester anonymes. Ce foisonnement d'expressions très diverses, ces centaines de webs recensés en longues listes par des experts français des Balkans, reflètent toute la complexité de cette région du monde. Cela montre aussi que ces peuples gardent une capacité étonnante à contourner la censure et résister aux propagandes. Une capacité acquise à l'époque où ils étaient derrière le rideau de fer, et que résume ce magnifique slogan de la radio B92 : " Ne vous fiez à personne, pas même à nous, mais gardez confiance ! " LE SUJET EN VIDEO I LES ARCHIVES I VOS REACTIONS |
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