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mystérieux laboratoire de Los Alamos, celui-là même où pendant la dernière
guerre fut inventée la bombe atomique, semble avoir perdu de nos jours beaucoup
de son caractère secret. Chargé désormais, selon la définition officielle,
de " combattre toutes les dangers du nucléaire ", Los Alamos ouvre
ses portes aux visiteurs, pour lesquels on a même construit un musée.
Il
édite aussi sur l'Internet un journal quotidien, où sont évoqués les problèmes
sociaux de l'entreprise, les horaires et les menus des cafétérias, et -
au passage - le fameux rapport Cox. Ce document de 700 pages raconte comment,
pendant plus de dix ans, de nombreuses informations secrètes sur la fabrication
des armes nucléaires auraient été détournées par l'un des chercheurs du
centre, Wen Ho Lee, pour aboutir entre les mains des services secrets chinois.
A
Los Alamos, curieusement, on semble pour le moment plutôt flattés de voir
accourir des équipes de télévision. A la Maison Blanche, en revanche, l'affaire
ne fait pas sourire, car elle menace le Président Clinton, soupçonné d'avoir
dissimulé ces fuites.
L'affaire tombe mal pour la communauté scientifique, qui milite depuis des
années pour que le gouvernement américain allège, ou même supprime le contrôle
des échanges entre chercheurs, un système hérité de la guerre froide.
Et
en même temps elle tombe très bien pour les services secrets qui redoutaient
de voir l'administration Clinton céder à cette demande. Car les services
de ce genre, qu'ils soient américains, chinois ou d'ailleurs, ne conçoivent
évidemment la libre circulation que sous leur contrôle.
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