ttention, une radio peut en cacher une autre. B92, qui depuis dix ans incarnait à Belgrade la voix de l'opposition serbe, est désormais sous le contrôle du gouvernement. C'est à une autre adresse qu'on peut prendre des nouvelles de son équipe légitime, passée à la résistance et hébergée sur des webs d'Europe du nord.
Les rares sources d'information yougoslaves échappant à l'influence du gouvernement sont difficiles à repérer, au milieu d'une confusion de messages qui célèbrent la victoire de la nation serbe, ou suggèrent au Tribunal Pénal International de poursuivre l'Otan, Bill Clinton etTony Blair pour crimes contre l'humanité.
Cette confusion ne permet guère de mesurer l'influence de l'opposition au régime de Belgrade. Elle se réjouit du renfort de l'église orthodoxe de Serbie, qui dans ce texte invite Milosevic à quitter le pouvoir. Jusqu'ici l'Eglise l'avait plutôt servi, invoquant l'histoire pour justifier l'intervention de l'armée serbe au Kosovo.
En plus de faire circuler des messages politiques, l'Internet accomplit aujourd'hui une autre tâche importante, celle de diffuser des avis de recherche, pour aider au regroupement des familles déchirées par l'exil. La Croix-Rouge, aussi bien que des organismes commerciaux, ont mis en place à cet effet des annuaires spéciaux et des services de courrier. Enfin on y publie aussi les récits atroces et convergents des réfugiés qui racontent les massacres dont ils ont été témoins. A leur lecture, une évidence s'impose : L'issue militaire et politique de cette guerre du Kosovo n'est qu'un début : Il faudra beaucoup de temps pour ramener la paix liens dans un pays aussi meurtri.

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