Les
meilleurs moments de la déposition de Bill Clinton devant
le grand jury figurent toujours en bonne place sur les sites
de tous les grands médias. Par " meilleurs moments ",
il faut entendre bien sûr ceux où le Président est contraint
à parler de sexe. Dans leur majorité, les Américains nétaient
pas favorables à la diffusion de ce document, et après coup,
ils reprochent aux médias davoir poussé à sa
publication, sassociant ainsi à une manuvre
politique. Hier, dans le courrier des lecteurs du " Washington
Post " on pouvait lire cette apostrophe lancée
aux journalistes : " Clinton a été élu,
pas vous ". Et sur MSNBC, qui tient à jour une
sorte de hit-parade des informations, le public accordait
plus dintérêt au soutien manifesté par Nelson Mandela
quà lépreuve même subie par Bill Clinton.
Au-delà
du bras de fer Starr - Clinton, le débat porte maintenant
sur les effets pervers que peut entraîner une large publication
des comptes-rendus de justice. Ce site, " Smoking
gun " en a fait sa spécialité.Exploitant une loi
sur la transparence, qui accorde le libre accès à tous les
documents détenus par une administration, il fait ses choux
gras de la moindre condamnation ou du procès-verbal le plus
banal, pour peu qu'ils concernent un personnage connu.
Quant
au Congrès américain, son excès de vertu semble se
retourner contre lui : le principe de transparence, au nom
duquel il a tout laissé publier, passe aujourdhui
pour une invitation au lynchage. Lynchage auquel la presse
hélas a prêté son concours.
Jean-Jacques
Peyraud
!
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