Le
web bat le rappel pour la Fête de l'Internet. Une fête bien
française, destinée à rattraper notre retard dans l'usage
des nouveaux réseaux, et pour laquelle toutes les bonnes volontés
se mobilisent. Pendant deux jours des lieux publics de démonstration
seront ouverts dans tout le pays par des entreprises, des
communes, ou des associations.
Tout
le monde fera la fête, surtout bien sûr ceux qui ont un
intérêt direct à ce que l'usage du réseau se développe.
Le tout sous l'il bienveillant des plus hautes autorités:
le Président de la République publiera demain sur le site
de l'Elysée un message spécialement destiné aux internautes.
Le Ministère de la culture, qui fut l'un des premiers à
utiliser le web, patronne et encourage de nombreuses manifestations.
Le
Premier ministre avait lancé en janvier un plan d'action
ambitieux en matière de nouvelles technologies, et il compte
demain mobiliser les "cyberfonctionnaires", comme
les appelle déjà le Commissariat Général au Plan. Rien ne
manque en matière de rapports, de conférences et de colloques.
Des juristes internautes organisent même à la Cour d'appel
de Paris une parodie de procès de l'Internet, accusé entre
autres maux de corrompre la jeunesse.
Tout
cela ressemble à une sorte de baptême officiel de l'Internet
en France. Comme si les autorités, découvrant tardivement
son existence, éprouvaient soudain le besoin de lui donner
symboliquement droit de cité. Coluche se moquait jadis de
ceux qui "sautorisent à penser". Nous voici
aujourd'hui officiellement autorisés à surfer !
Jean-Jacques
Peyraud
!
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