Le
transfert dun noyau entre deux ovocytes humains, réalisé
par un biologiste de lUniversité de New-York et annoncé
la semaine dernière au cours dun congrès de spécialistes
à San Francisco, nous rapproche un peu plus encore de la
conception dun clone humain. La naissance lan
dernier de la brebis Dolly avait déjà transformé ce thème
de science-fiction en perspective très concrète. Le débat
moral et religieux soulevé par ces techniques sen
trouve relancé.
Les
pays dEurope interdisent de manière très explicite
toute expérience de clonage, et lUnesco a adopté aussi
une résolution dans le même esprit. Mais aux Etats-Unis,
seuls deux états linterdisent, et de nombreux laboratoires
privés sy préparent en toute légalité. Un biologiste
de 69 ans, Richard Seed, a même annoncé quil travaillait
déjà à sa propre réplique, et la fondation quil anime
plaide au nom de millions de couples stériles pour qui cette
technique serait le seul espoir de procréer.
La
fécondation artificielle est aux Etats-Unis une affaire
commerciale. Des laboratoires vendent sur catalogue des
échantillons de sperme humain dont les donneurs sont garantis
par contrat sans maladie connue. On peut choisir la
couleur de leurs yeux, leur origine ethnique, leur taille
et même leur niveau détudes.
Il
existe donc déjà un gigantesque marché en puissance pour
une industrie du clonage humain, et les biologistes sont
sur le point de lever les derniers obstacles techniques.
On voit mal dans ces conditions comment des comités déthique,
aussi puissants quils soient, pourraient tout arrêter.
Jean-Jacques
Peyraud
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