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Avant
même d'exister, l'Euro fait déjà naître de nouvelles industries:
La première est celle des calculettes de conversion. Leurs
ventes vont exploser dès l'an prochain, et les fabricants
sont nombreux à se disputer dès maintenant ce joli marché
de 370 millions de clients. Trois ans plus tard, en 2002,
nous utiliserons tous les mêmes billets et des pièces presque
semblables. Leur fabrication commencera bientôt. La collection
complète est à découvrir sur de nombreux sites du web. En
même temps les entreprises devront convertir et harmoniser
leurs comptabilités. Les logiciels nécessaires sont déjà
en vente.
 Le
compte à rebours de la monnaie unique s'égrène aussi sur
les sites institutionnels. Celui du gouvernement belge détaille
avec beaucoup de clarté les principales étapes de la transition.
Son homologue français adopte un ton plus administratif,
et le gigantesque site de l'Union européenne diffuse en
onze langues les 366 pages du rapport sur la convergence
publié au début de ce mois par l'institut monétaire.
 Enfin
face aux institutions se dressent les euro-sceptiques. Ils
dénoncent Maastricht, les critères de convergence et ne
veulent pas de la monnaie unique. Ils sont nombreux en Grande-Bretagne,
en Allemagne et d’une manière générale en Europe du
Nord. Ils avaient réuni l’an dernier un contre-sommet
à Amsterdam, et leurs divers mouvements ont tissé ou renforcé
leurs liens.
Ce
réseau des partisans d’une Europe sociale n’est
pas neuf, mais l’Internet permet de distinguer plus
nettement ses contours. Il contraste avec l’Europe
officielle, celle des appareils, celle de Bruxelles. Le
fait que les deux s’organisent montre sans doute qu’une
véritable conscience politique européenne est en train de
naître
Jean-Jacques
Peyraud
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